
Depuis leur apparition dans les années 90, les fêtes libres sont marquées par une réputation controversée de « situations à hauts risques » : nuisances, usage et vente de substances, insécurité. Une caricature largement déconnectée de la réalité, souvent contredite par les chiffres et les pratiques du terrain. C’est pourtant sur cette base que s’est structuré leur encadrement répressif : d’abord avec la loi Mariani en 2002, issue d’un rapport assimilant les free-parties à une menace sécuritaire, puis avec la loi Sécurité Intérieure en 2003, portée par Nicolas Sarkozy, qui durcit les sanctions et accorde aux préfets des pouvoirs élargis pour interdire les rassemblements.
Depuis, le prétexte sécuritaire s’est enraciné, s’intensifiant après les attentats de 2015, puis avec la pandémie de COVID-19. Dans ce climat de surveillance généralisée, les violences policières envers les milieux festifs se multiplient. En juin 2019, à Nantes, Steve Maia Caniço perd la vie, noyé après une charge policière lors de la Fête de la Musique. En 2021, les forces de l’ordre interviennent brutalement lors d’une free à Lieuron pour le Nouvel An, puis à Redon, où un participant est amputé d’une main après l’explosion d’une grenade lacrymogène.
En 2024, plus de 50 saisies de matériel sont recensées, dont la majorité lors d’événements de moins de 500 personnes. S’ajoutent une pluie d’arrêtés préfectoraux, dont celui de janvier 2025 dans l’Hérault, interdisant les fêtes libres et le transport de matériel sonore pour un an.
Le 18 mars 2025, un projet de loi est déposé à l’Assemblée pour transformer les amendes liées aux fêtes non déclarées en délit pénal.
Alors, quelles perspectives de résistance et de survie pour le mouvement ?

Technopol
Technopol - Techno Parade est l'association de défense, de promotion et d’accompagnement des acteurs électroniques née en 1996.